Le 8 avril 2024, j’ai fêté mes 25 ans de travail passionné et passionnant dans les radios associatives. Ces médias de proximité d’intérêt général résonnent sur plus de 750 fréquences en FM ou en numérique terrestre réparties dans tous les territoires de France métropolitaine et d’outre-mer (vous avez forcément une radio associative près de chez vous. Siiiii, cherchez bien sur la bande FM de votre transistor 😉 ! ). Leur mission, bâtie sur les valeurs de l’éducation populaire*, consiste à donner la parole aux habitants de leur zone de diffusion ainsi qu’à tous les acteurs culturels, sociaux, éducatifs, etc. En bref, chaque jour depuis plus de 40 ans, plus de 20000 bénévoles et 2000 salariés engagés et passionnés portent haut la noble ambition de permettre l’expression plurielle et citoyenne de centaines de milliers d’entre nous. En 25 ans d’activité avec ces équipes de radio, j’ai pu mesurer la hauteur vertigineuse de notre travail engagé en faveur des luttes contre toute forme de discrimination, de notre talent collectif à nous ouvrir l’esprit à toutes les cultures avec des grands C, de notre disponibilité et de notre constance à susciter la créativité et l’expression des plus jeunes en réalisant pour eux et avec eux des ateliers d’éducation aux médias et à l’information. Et tout cela, avec une chouette liberté éditoriale se traduisant par une diversité de couleurs d’antenne dont le dénominateur commun n’est autre qu’un profond HUMANISME. Alors OUI, c’est pour cet amour des autres que j’ai aimé d’emblée m’investir professionnellement avec les radios associatives !
Pourtant, aujourd’hui, après mes 25 ans de travail sans relâche comme les dizaines de milliers de fervents « radioteurs », le vacillement de la situation politique dans le pays jette un triste voile sur l’avenir de notre si chère liberté d’expression : il y a quelque temps, mes collègues de radios montpelliéraines avaient été amenés à interviewer Madame LePen, dans le respect de l’équité du temps de parole des politiques, qui avait déclaré entre autres : « Vous les radios associatives, vous faites un beau travail mais nous ne vous subventionnerons pas… » …. Hmmmmm, faut-il rappeler ici les termes du Mouvement associatif qui explique que sans les associations subventionnées, le monde ne fonctionnerait tout simplement pas ? En l’occurrence, sans les radios associatives, terminée la communication de proximité, terminés les micros ouverts aux « anonymes », terminée la liberté d’expression. Cela mérite réflexion hein ? Vous avez 4 heures (sourires) ! Donc, les dimanches 30 juin et 7 juillet, dans l’isoloir, choisissez le bulletin qui préservera notre liberté d’expression, l’ADN de toute démocratie. Puis après, courez dans une radio associative et prenez le micro pour dire, pour réfléchir, pour agir, pour vivre… libre !
Avec toutes mes chaleureuses pensées
P.S. : je partage le lien du communiqué de presse de mes chers collègues de l’association (oui, encore une !) Confédération Nationale des Radios Associatives
* L’éducation populaire, c’est faire penser, faire réfléchir et faire agir collectivement. C’est « faire des hommes et des citoyens » comme le disait Jean Macé, l’un des membres fondateurs de La Ligue de l’Enseignement.